L’été : rites de joie, gestes de transmission

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Profitez d’une matinée de fin juin pour partir avec les enfants en cueillette de plantes ou de fleurs sauvages, comme on le faisait à la Saint-Jean.
Montrez-leur comment reconnaître le millepertuis au bord des chemins (ses petites fleurs jaunes qui laissent un jus rouge quand on les froisse) ou ramassez ensemble du sureau, de la verveine citronnée, du romarin…
Composez un petit bouquet de la Saint-Jean avec sept plantes différentes, nombre traditionnel porte-bonheur¹.
Une fois de retour, faites sécher ce bouquet et accrochez-le au-dessus de la porte, en expliquant la croyance ancienne selon laquelle il protège la maison jusqu’à l’été prochain¹.
Autre version : si vous passez près d’un champ de blé fin juillet, cueillez ensemble sept épis de blé dorés (avec l’accord du propriétaire ou sur le bord du champ). La légende veut que rassembler sept épis le 24 juin ou le 7ᵉ jour du 7ᵉ mois à 7h porte bonheur et prospérité à la famille¹.
Liez-les avec un ruban et conservez-les précieusement comme un talisman d’abondance !

1. J-aime-le-vaucluse.com : coutumes de bouquets et d’épis porte-bonheur pour la Saint-Jean.
2. Guipavas.bzh : traditions de feux purificateurs et de rituels de la Saint-Jean en Bretagne.
3. Visitsweden.fr : couronnes fleuries, rites du solstice d’été en Scandinavie et en France rurale.
4. Mardeons.es : « larmes de Saint-Laurent » et traditions d’observation des étoiles filantes en août.

Les nuits estivales sont douces et propices à lever les yeux vers les étoiles.
Installez-vous une nuit d’août en famille, allongés sur des transats ou une couverture, et partez à la chasse aux étoiles filantes.
Chaque été autour du 10 août, la Terre traverse un essaim de météores appelé les Perséides : une véritable pluie d’étoiles filantes.
Ce phénomène porte un joli surnom hérité de la tradition chrétienne : les « larmes de Saint-Laurent », car il coïncide avec la fête de saint Laurent le 10 août⁴.
Racontez aux enfants que ces étoiles filantes sont poétiquement imaginées comme les larmes brillantes versées par un saint martyr tombant du ciel – de quoi ajouter du merveilleux à l’observation scientifique.
Apprenez ensemble à repérer quelques constellations d’été : la Grande Ourse qui pointe l’étoile Polaire, ou le fameux Triangle d’été (Véga, Deneb, Altaïr).
Évoquez les histoires mythologiques derrière ces constellations (la Lyre, le Cygne, l’Aigle).
Pourquoi ne pas ressortir un conte comme La Petite Ourse qui voulait voir le Soleil ou inventer votre propre légende familiale des étoiles ?
L’observation du ciel, mêlant science et imaginaire, est une activité familiale par excellence, tout à fait dans l’esprit des veillées d’antan où l’on racontait des histoires sous la Voie lactée.
Nul besoin de matériel coûteux : juste de la patience, un coin de ciel dégagé et l’envie de partager un moment d’émerveillement ensemble.

En renouant avec ces activités inspirées des anciennes fêtes, on crée des moments de complicité et d’apprentissage informel en famille.
Loin de tout militantisme ou dogmatisme, il s’agit simplement de transmettre un peu de cet héritage culturel estival qui appartient à tous, de façon vivante et joyeuse.
Récolter quelques épis de blé, allumer une bougie le soir du solstice, tresser une couronne de fleurs, raconter une fable de La Fontaine sous l’arbre du jardin ou regarder les étoiles filer : ce sont là des expériences simples mais inoubliables pour les enfants.
Elles leur permettent de sentir le lien aux cycles de la nature, de comprendre d’où viennent nos fêtes d’été et d’inscrire à leur tour ces souvenirs dans le grand livre familial.

L’été, entre soleil, moissons et merveilles, continue ainsi d’illuminer nos vies – et, à travers nous, celles de nos enfants – d’une douce lumière culturelle et naturelle qui ne doit jamais s’éteindre.

Inutile de brûler un énorme bûcher comme autrefois, mais vous pouvez recréer l’ambiance des feux de la Saint-Jean à votre échelle.
Si vous avez un jardin ou lors d’un campement, réunissez quelques branchages pour allumer un petit feu sécuritaire à la tombée de la nuit (ou utilisez un brasero).
Sinon, de simples bougies sur le balcon peuvent suffire.
Rassemblez la famille autour de cette lumière vacillante et proposez quelques rituels ludiques :
– Chacun à son tour peut écrire un souhait ou un petit souci sur un papier et le jeter dans le feu pour le voir se consumer (symbolisant la purification par le feu, comme dans les rites anciens).
– Vous pouvez aussi reprendre la coutume de sauter par-dessus le feu (version miniature !) : les enfants adorent enjamber la flamme en se tenant la main, en faisant le vœu de rester en bonne santé toute l’année.
Rappelez que nos ancêtres croyaient ainsi se protéger du tonnerre et des mauvais esprits².
Ambiance magique garantie !
Terminez en recueillant un peu de cendre refroidie : montrez aux enfants comment on peut la disséminer au pied des plantes du jardin, en souvenir du vieil espoir paysan d’assurer de bonnes récoltes l’an prochain.

Voici une activité manuelle et poétique, héritée tant des pratiques paysannes françaises que des traditions nordiques.
Cueillez avec vos enfants des fleurs des champs (marguerites, coquelicots, bleuets, camomille…) et de longues herbes souples, puis apprenez-leur à tresser de jolies couronnes.
Porter une couronne fleurie sur la tête à la belle saison est un rite de joie symbolisant depuis l’Antiquité le renouveau et la fertilité³.
Expliquez-leur que dans de nombreux pays (par exemple en Suède), tout le monde se coiffe de couronnes de fleurs pour célébrer le solstice d’été – et qu’en France aussi autrefois, les jeunes gens se paraient de guirlandes végétales lors des fêtes champêtres³.
Une fois les couronnes finies, organisez un petit défilé fleuri dans le jardin ou le salon : fous rires et photos souvenirs assurés.
Pourquoi ne pas conserver ces couronnes séchées jusqu’à l’hiver, comme le faisaient les anciens qui mettaient quelques fleurs de la Saint-Jean dans l’eau du bain de Noël pour protéger la famille du mal ?